Previous Page  42 / 100 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 42 / 100 Next Page
Page Background

Vanion est de ces aventuriers de la mer qui sortent ainsi deux

à trois fois par semaine. Dans sa saintoise il part voguer entre

minuit et trois heures du matin au large de Saint-Martin et

Anguilla. Vivaneau, colas, tanche, baliste, coffre, lambis,

langouste…

L’espoir est toujours grand de revenir le bateau

plein.

Parfois, c’est la déception. «Ça fait partie du métier»

concède-t-il. Même s’il vaut mieux que cela n’arrive pas trop

souvent. Il pêche à la traîne où sur un dispositif de concentration

installé dans un lieu dont il garde le secret. Parfois la senne

est de sortie pour ramasser les tout petits poissons, ce qui suggère

une organisation différente, avec deux bateaux et plus de bras

pour manier le filet. Mais lorsque le vent commence à pointer

à 20 nœuds et que la houle monte à 1,50 mètres, l’homme

doit rester raisonnable : «au-delà les conditions deviennent

vraiment dangereuses».

Vanion is one of these seafaring adventurers who head into

the darkness two or three times a week. He leaves between

midnight and 3 am in his traditional Caribbean boat to fish off

the shores of Saint Martin and Anguilla. Red snapper, yellowtail,

tench, triggerfish, trunkfish, conch, spiny lobster…

He always

hopes of returning with a full catch.

Sometimes, he is disappointed.

“That’s part of the job,” he admits. However, it would be a

disaster if it happened too often. He practices troll-fishing or

relies on the help of a fish aggregation device he keeps at a

secret location. Sometimes the seine net is used to collect very

small fish, but that requires a different set-up involving two

boats and more hands to haul in the net. But when the wind

whips up to 20 knots and the swell is five feet high, reason

must prevail. “In worse conditions than that, the sea is far too

dangerous”.

40 OCEAN SPIRIT #11

J OURNÉE DE PÊCHE LOCA L E /

q

LOCA L F I SH I NG DA Y

Une île n’est pas sans la mer, une île n’est pas sans la pêche.

De tout temps cette activité a ici assuré la survie des hommes,

tirant parti d’un inépuisable garde-manger. Les arts culinaires

se sont donc naturellement développés sur ces saveurs iodées

qui font le bonheur des papilles et la diversité des cartes

gastronomiques. Mais avant de parvenir à l’assiette, poissons et

crustacés mobilisent le savoir-faire de toute une communauté :

les pêcheurs. De génération en génération, ils se transmettent

la rigueur du métier. Celle-ci commence par embarquer dans

la noirceur de la nuit à l’heure où le butin se cueille plus

volontiers. Car certaines espèces ne mordent qu’à l’heure où

les hommes dorment.

An island cannot exist without the sea. No island can exist

without fishing. Since time immemorial this activity has ensured

the survival of humankind, taking advantage of the endless

bounty of the sea. Local culinary arts have developed naturally

from these salty flavors that delight the palate and offer

variety to gourmet fare. However, for fish and shellfish to land

on a plate requires the know-how of an entire community:

the fishermen. From generation to generation, they hand

down the harsh discipline of their calling. This includes setting

out to sea in the dead of night when the fish are easiest

to catch. Some species will only bite while most humans are

asleep.